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BnF Essentiels
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La France dans la première moitié du 19e siècle

D'un empire à l'autre

Entre le coup d’État du 18 Brumaire, orchestré par Napoléon Bonaparte en 1799, et celui de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851, la France a traversé une période d’instabilité politique exceptionnelle, marquée par l’alternance de cinq régimes successifs. Pendant que les institutions vacillent au rythme des ambitions personnelles et des tensions idéologiques, la société est elle aussi en pleine mutation. La Révolution industrielle bouleverse les modes de production, les structures sociales et les rapports de force.
Cette période a durablement façonné la France. Retour en images sur un demi-siècle mouvementé, où ruptures, espoirs et renouveaux dessinent les contours d’une nation bouillonnante.

Le coup d'État du 18 brumaire
(9 novembre 1799)

Le 9 novembre 1799, le gouvernement républicain du Directoire est renversé par un coup d’État auquel participe Napoléon Bonaparte, général revenu victorieux d’Italie. Une nouvelle constitution confie le pouvoir à trois consuls. En fin stratège, Napoléon se fait nommer Premier Consul et obtient le privilège de proposer et d’exécuter les lois. Il est nommé consul à vie en 1802.

Bonaparte, premier Consul de France
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Le général héroïque et le grand législateur
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Le concordat
(1801)

Le concordat redéfinit les relations entre l'Église catholique et la France dans les années qui suivent la Révolution. 

Il est constitué d’une convention diplomatique, signée en 1801 entre le Premier consul, Napoléon Bonaparte, et le pape Pie VII, et de modalités d’application, définies unilatéralement par Bonaparte, appelées « articles organiques ». Ils instaurent un régime de « cultes reconnus », dotés d’un statut de service public. Les ministres du culte sont payés par l’État., qui garantit des moyens de propagation de la foi.

Ces modalités sont élargies aux protestants, puis aux juifs en 1808.

La signature du concordat
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Le sacre de Napoléon Ier
(2 décembre 1804)

Le 2 décembre 1804, le consul Bonaparte est sacré empereur à Notre-Dame de Paris en présence du pape Pie VII. Sous le nom de Napoléon Ier, il met en place un nouveau régime autoritaire : le Premier Empire. L'empereur détient tous les pouvoirs, les libertés publiques sont supprimées, la société étroitement contrôlée, revenant ainsi sur d'importants acquis de la Révolution.

L'Empire marque également la mise en place d'une administration d'État plus efficace et centralisée, ainsi que de nombreuses réformes législatives et judiciaires, dont le Code civil (1804).

Sacre de l’empereur Napoléon et couronnement de l’impératrice Joséphine
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Les campagnes militaires de l'Empire
(1804-1814)

Après son sacre, Napoléon se lance alors dans d'ambitieuses campagnes de conquête en Europe. Les puissances européennes partisanes de l’Ancien Régime (Angleterre, Russie, Prusse, Autriche, Suède) s’allient progressivement contre lui. Leurs troupes parviennent à gagner Paris le 31 mars 1814 et mettent fin à l'Empire. Napoléon est exilé une première fois à l'île d'Elbe.

Réception de Napoléon 1er, empereur des Français et roi d’Italie, à son arrivée à Venise le 29 novembre 1807
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Officier de l’Élite, 7e Régiment de hussards, 1807
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Entrée de Napoléon à Moscou
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L’entrée des puissances coalisées à Paris le 31 mars 1814
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La bataille de Waterloo
(18 juin 1815)

Échappé de l’Île d’Elbe, Napoléon débarque en France le 20 mars 1815 et marche sur Paris. C’est le début des Cent-Jours. L'Angleterre, la Prusse et l'Autriche, dont les représentants sont réunis à Vienne, décident de relancer la guerre et envoient massivement des troupes en Belgique. Napoléon décide d’attaquer.

La bataille se déroule le 18 juin à Waterloo, au sud de Bruxelles. L’armée britannique, aidée en fin de journée par l’armée prussienne, écrase l’armée napoléonienne.

Cette défaite oblige Napoléon à abdiquer une seconde fois le 22 juin 1815. Il se rend aux Anglais et est exilé sur la petite île de Sainte-Hélène, où il mourra.

La bataille de Waterloo
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Le règne de Louis XVIII
(1814-1824)

La Restauration correspond à un retour à la monarchie après la période républicaine post-révolutionnaire et la chute de Napoléon Ier

Le 3 mai 1814, Louis XVIII, frère de Louis XVI, entre triomphalement dans Paris en tant que roi de France. Il octroie au peuple français une charte constitutionnelle censée « renouer la chaîne des temps que de funestes écarts avaient interrompue » et concilier les principes de l’Ancien Régime (monarchie de droit divin) et les acquis de la Révolution français (abolition des privilèges). 

Brièvement interrompu par le retour de Napoléon lors des Cents-Jours, le règne de Louis XVIII, s’achève à sa mort en 1824.

Entrée de Louis XVIII à Paris en 1814
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Le sacre de Charles X
(29 mai 1825)

Petit fils de Louis XV, frère cadet de Louis XVI et de Louis XVII, Charles X est sacré à Reims le 29 mai 1825.

Très attaché aux privilèges de l’Ancien Régime, il a été l’un des chefs de file de la lutte contre-révolutionnaire, et a passé ensuite toute l’époque napoléonienne en Angleterre avant de rentrer en France en 1814. 

C’est la mort de Louis XVIII qui l’appelle sur le trône. Il est le dernier roi de France à recevoir le sacre à Reims.

Sacre de Charles X dans la cathédrale de Reims le 29 Mai 1825
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Le règne de Charles X
(1824-1830)

Le règne de Charles X a été marqué par un renforcement de la politique réactionnaire et autoritaire, qui contribue largement à sa grande impopularité. Il fait voter en 1825 la loi « du milliard aux émigrés » pour indemniser les nobles dont les biens avaient été vendus par la nation lors de la Révolution après qu'ils avaient trouvé refuge à l'étranger.

La politique de Charles X aggrave les tensions au sein de la société et la fin de son règne est marquée par une profonde crise politique.

Charles X, Roi de France
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Les Trois Glorieuses
(27-29 juillet 1830)

En 1830, le roi tente de s’opposer à la montée des libéraux qui ont gagné les élections législatives. Il publie quatre ordonnances pour suspendre la liberté de la presse, rétablir la censure, renvoyer la Chambre nouvellement élue et réduire le droit de vote.

En réaction, le journaliste Adolphe Thiers publie une protestation qui met le feu aux poudres. Trois journées de révolte secouent Paris les 27, 28 et 29 juillet 1830. Le 2 août, le roi est obligé d’abdiquer. 

Les républicains qui ont mené l’insurrection font alors campagne pour une monarchie parlementaire plus souple. Le drapeau bleu-blanc-rouge, symbole d’union des différentes composantes de la société, est adopté. Louis-Philippe d’Orléans, cousin du roi, devient Louis-Philippe Ier.

Lecture des ordonnances royales limitant la liberté de la presse au jardin du Palais-Royal
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Le débraquement en Algérie
(1830)

À partir de 1826, les relations diplomatiques se détériorent entre la France et l'Algérie. En 1827, le coup d'éventail donné par le dey d'Alger au consul Deval sert de prétexte à une expédition militaire. 

Le 14 juin 1830, 37 000 soldats français débarquent dans la baie de Sidi-Ferruch. Alger capitule le 5 juillet, mettant ainsi fin à la domination ottomane.

Louis-Philippe, devenu roi des Français en août 1830, limite initialement l’occupation à Alger et ses environs, mais invensifie les efforts de conquête à partir de 1839 face à la résistance de l'émir Abd el-Kader.

Prise de Mascara
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Louis-Philippe, roi des Français
(1830-1848)

En juillet 1830, Louis-Philippe est porté au pouvoir par la bourgeoisie d’affaires libérale. Il est proclamé roi des français le 7 août. Ainsi débute la monarchie de Juillet.

Louis-Philippe prend très vite des mesures en faveur de la bourgeoisie aisée dont le poids politique dépasse désormais celui de l’aristocratie et du clergé. Sous l’influence de Casimir Perrier puis de Guizot, le roi-citoyen mène une politique conservatrice. Son règne est marqué par l’entrée de la France dans l’ère industrielle, la dégradation de la condition ouvrière et la sévère répression des révoltes qui s'ensuivent, comme celle des canuts de 1831. 

Sa politique pacifiste, et ce malgré la conquête de l’Algérie, contribue à sa grande impopularité.

Pièce de cinq francs de Louis-Philippe
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Le massacre de la rue Transnonain
(14 avril 1834)

Les mouvements populaires se succèdent sous Louis-Philippe, entretenus par le malaise économique et par les mesures anti-ouvrières prises par Thiers, ministre de l‘Intérieur. 

En février 1834, le gouvernement fait voter une série de lois réglementant l’activité des crieurs publics et des vendeurs de journaux ambulants et interdisant les associations politiques. Le 9 avril, la Société des Droits de l’homme organise une manifestation à Lyon, au moment même où se tient le procès de canuts accusés de coalition et de grève. Des coups de feu sont tirés les manifestants, entraînant une semaine de combats meurtriers. 

Le 13 avril, l’insurrection s’étend à Paris. Le 14 au matin, elle est réprimée dans le sang, menant au massacre d'habitants innocents.

Massacre de la rue Transnonain
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L'essor de la bourse de Paris
(1837-1838)

La monarchie de Juillet marque l’âge d’or de la bourgeoisie d’affaires, qui concentre pouvoir financier et politique. L’expression « la haute banque » désigne les grandes familles de banquiers : Rothschild, Péreire, Mallet, Mirabaud, Laffite, Ouvard… Par leurs investissements, elles participent à la construction du réseau de chemin de fer et à l’essor de la première Révolution industrielle, tout en jouant aussi un rôle philanthropique (hôpital Rothschild) et de mécènes.

Le nombre de titres cotés en Bourse se multiplient (5 en 1816, 198 en 1847) et les spéculations donnent lieu à plusieurs crises ponctuelles. Banquiers, courtiers et agents de change se retrouvent au palais Brongniart, achevé en 1827.

La Bourse
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La Révolution de 1848
(février 1848)

La résistance du gouvernement de Louis-Philippe aux réformes électorales entraîne une campagne de banquets républicains. L’interdiction de l’un d'entre eux, le 22 février 1848, provoque la révolte des Parisiens. La fusillade du boulevard des Capucines, le lendemain soir, achève de transformer la manifestation en insurrection. 

Affaibli politiquement, Louis-Philippe finit par abdiquer par le 24 février et se réfugie en Angleterre. La République est proclamée à l’Hôtel de Ville, où Lamartine prononce un vibrant discours en faveur du drapeau tricolore.

Lamartine à l’Hôtel de Ville
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Une courte utopie sociale
(février-décembre 1848)

La Deuxième République poursuit l’œuvre de la Révolution : le suffrage universel masculin est rétabli, la peine de mort pour raisons politiques et l’esclavage dans les colonies abolis.

Des Ateliers nationaux sont créés pour donner du travail aux ouvriers fortement touchés par la crise, mais leur fermeture dès juin 1848, provoque la révolte des quartiers populaires de Paris. La répression est sanglante : plusieurs milliers de morts et 11 000 condamnés à la prison ou à la déportation.

La Deuxième République
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L'élection de décembre 1848

Déçu par les dérives de la Deuxième République et séduit par son nom, le peuple vote en masse pour Louis-Napoléon Bonaparte aux élections de décembre 1848, l'élisant à la présidence. Ce dernier entame une politique conservatrice, qui met fin aux utopies sociales portées par la Révolution de 1848.

Les candidats à la présidence en 1848
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Portrait de Louis-Napoléon Bonaparte en Prince-Président
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Coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte

Le 2 décembre 1851, jour anniversaire du sacre de Napoléon Ier, le mandat de président de Louis-Napoléon Bonaparte prend fin. Ne pouvant pas se représenter, il dissout l’Assemblée nationale, annonce la rédaction d’une nouvelle constitution et de nouvelles élections. Il cherche ainsi à écarter le pouvoir législatif et à utiliser la popularité liée à son nom pour se maintenir à la tête de la France. 

Des ouvriers et des intellectuels s’opposent à ce coup d’État. Mais en quelques jours la résistance est violemment réprimée partout en France. Le 21 décembre 1851 les électeurs répètent leur confiance à plus de 90% des suffrages exprimés et le 2 décembre 1852, Napoléon III est sacré empereur.

Le coup d’État du 2 décembre 1851
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