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BnF Essentiels
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La Révolution française (1789-1799)

Dix années qui ont bousculé la France

Chute de la monarchie, abolition des privilèges, ferveur populaire, mais aussi violences, exécutions et guerre civile : fruit des Lumières, la Révolution française est une période pleine de contrastes, où les idéaux de liberté et d’égalité se heurtent aux réalités brutales du pouvoir.
Si elle s’inscrit dans une longue tradition de révoltes populaires, elle s’en distingue par son envergure nationale et ouvre la voie à des mutations profondes, tant politiques que sociales, économiques et intellectuelles.
Bien qu’elle s’achève dans un coup d’État qui instaure un nouveau régime autoritaire, la Révolution demeure gravée dans les mémoires comme une époque fondatrice, à la fois porteuse d’espoirs et marquée par de profondes contradictions.

Nous sommes ici par la volonté du peuple, et  [...] nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes.

Mirabeau, le 20 juin 1789

L'ouverture des États généraux
(5 mai 1789)

Sous l’Ancien Régime, les États généraux sont des assemblées extraordinaires qui réunissent des représentants du clergé, de la noblesse et du tiers état de toutes les provinces. Ils sont convoqués par le roi pour traiter d’une crise politique, d’une guerre ou d’une question fiscale. En 1789, il n'avaient pas été réunis depuis 1614.

Face à une situation politique et financière catastrophique, Louis XVI se voit contraint de les convoquer pour décider de nouveaux impôts et réformer le pays. Près de 1200 députés se massent dans la salle construite pour l’occasion. Le roi, qui trône avec la reine et les princes sous un dais majestueux, ouvre la séance par un discours sans ambition, n’appellant qu’à la levée d’impôts.

Ouverture des États généraux
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La création de l'Assemblée nationale
(17 juin 1789)

Très rapidement, les députés du tiers-état sont mécontents du déroulement des États généraux, qui favorise notamment le vote par ordre et non par tête. Conscients des attentes du pays, ils décident de prendre les choses en main et de se réunir seuls sous le nom de Communes. Le 12 juin, ils invitent les autres ordres à les rejoindre, ce que font quelques députés du clergé.

Le 17 juin, les Communes, par vote, décident de constituer la première Assemblée nationale. Ils sont rejoints par l'ensemble du clergé le 19. En réaction, le lendemain, le roi tente d'interdire la tenue des Communes. Les députés se replient dans la salle du Jeu de Paume, où ils font le serment solennel de donner une constitution à la France.

Serment du Jeu de paume, le 20 juin 1789
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La prise de la Bastille
(14 juillet 1789)

À l'extérieur, la révolte gronde chaque jour davantage, tant les inégalités se creusent entre le peuple, soumis à une disette, et les puissants. La prise de la Bastille est un symbole du basculement.

Cette forteresse royale, prison et arsenal, est, depuis 1770, régulièrement associée à l’arbitraire du royaume. En 1789, elle est gardée par une centaine d’hommes mais n'accueille que sept prisonniers. Que les émeutiers parviennent à sa reddition témoigne de l’effondrement du pouvoir royal. 

La nouvelle de la prise de la Bastille se répand rapidement en France et en Europe. Elle devient le symbole de la révolution en marche.

La prise de la Bastille
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L'abolition des privilèges
(4 août 1789)

Dans les provinces, des émeutes se multiplient en juillet 1789. Les possessions des nobles et certains lieux de pouvoir sont vandalisés, les terres brûlées.

Dans l'espoir de ramener le calme, leurs députés de la noblesse et du clergé décident de renoncer à leurs privilèges dans la nuit du 4 août. C'est la fin de la société d'ordres.

Le Réveil du Tiers État
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La Journée du 21 juillet 1789 : escalade et pillage de la maison de ville de Strasbourg
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L'abandon de tous les privilèges à Versailles dans la nuit du 4 au 5 août 1789
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La Déclaration des droits de l'Homme
(26 août 1789)
 

La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen est adoptée le 26 août 1789 par l’Assemblée nationale. Une semaine de débats suffit à rédiger ce texte fondateur et universel, qui affirme que tous les individus disposent de droits et pose les bases de la République et de la démocratie. Il s’inspire en partie de la Déclaration d'indépendance des États-Unis (1776).

« Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », affirme le premier article. Le texte présente ensuite les grands principes s’appliquant aux individus ou à la Nation tout entière : l'égalité des droits entre les citoyens, la reconnaissance des libertés de chacun, la séparation des pouvoirs, etc.

Droits de l’Homme et du Citoyen
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Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.

Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen

La Fête de la Fédération
(14 juillet 1790)

La Fête de la Fédération marque le premier anniversaire de la prise de la Bastille. Elle a lieu au Champ-de-Mars de Paris, le 14 juillet 1790. 

Cent mille personnes sont réunies dans un climat d’union nationale, en présence du roi et des députés. La Fayette, commandant de la Garde nationale, prête serment le premier, puis vient le tour du président de l’Assemblée. Enfin, Louis XVI s’incline devant la Nation et la loi, jurant d’employer son pouvoir pour maintenir la Constitution et faire exécuter les lois. Malgré le mauvais temps, la foule est enthousiaste. Une messe est célébrée par l’évêque d’Autun. Beaucoup de vivats s’adressent à Louis XVI.

Une seconde Fête de la Fédération a lieu le 14 juillet 1792, mais dans un esprit de défiance par rapport aux institutions.

La fête de la Fédération
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Marche des Parisiennes sur Versailles
(5 octobre 1789)

Le 5 octobre 1789, alors que la disette sévit à Paris, quelques milliers de femmes se rendent à Versailles pour crier leur détresse au roi. Elles arrivent au château après quatre heures de marche sous la pluie. Tandis qu’un petit groupe se rend à l’Assemblée constituante, un premier affrontement se déroule à coup de pierres avec les gardes de Versailles. Une délégation de de six femmes désarmées est finalement autorisée à entrer.

Le roi demande aux députés de la Constituante, avec lesquels il s'entretenait, d’attendre afin de pouvoir recevoir les femmes. Touché par la détresse des Parisiennes, il accepte de distribuer de la farine dans la capitale. Les femmes se retirent soulagées, criant vive le roi !

Bravoure des femmes parisiennes à la journée du 5 octobre 1789
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Que la pique du peuple brise le sceptre des rois.

Danton à l'Assemblée, 14 octobre 1792

La fuite à Varennes
(21 juin 1791)

La fuite à Varennes constitue un moment clé de la Révolution française. Dans la nuit du 20 au 21 juin 1791, Louis XVI et sa famille tentent de quitter secrètement Paris pour rejoindre les forces royalistes à Montmédy, espérant ainsi renverser la situation politique. Déguisés et accompagnés de peu de personnes, ils sont reconnus et arrêtés à Varennes-en-Argonne. 

Cette tentative échouée de fuir la capitale rompt définitivement la confiance envers le roi. Les révolutionnaires voient son acte comme une trahison, tandis que les royalistes perdent espoir. Le roi, personnage jusqu’alors sacré, devient la cible des caricaturistes : la mise à mort réelle de Louis XVI est précédée par sa mise à mort symbolique par les images.

La Famille des Cochons ramenée dans l’étable
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La Convention nationale
(21 septembre 1792)

C’est dans un climat de violence qu’une Convention nationale est mise en place en septembre 1792 pour abolir la monarchie et rédiger une nouvelle constitution. Elle commence par proclamer la république et retire tout pouvoir au roi, qui devient un citoyen ordinaire sous le nom de Louis Capet. 

C'est elle aussi qui instaure le suffrage universel masculin, pour la première fois en France.

Carte de membre de la Convention nationale
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Danton, député de Paris à la Convention nationale
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Caritat de Condorcet, député à la Convention nationale
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Tout condamné à mort aura la tête tranchée.

Code pénal de 1791

Exécution de Louis XVI
(21 janvier 1793)

Louis XVI, devenu Louis Capet, est jugé de décembre 1792 à janvier 1793 et condamné à être guillotiné le 21 janvier, pour crime de haute trahison. 

L’ex-souverain paraît calme sur la place de la Révolution. Il ne fait aucune difficulté mais surprend la foule lorsqu’il s’avance pour déclarer d’une voix forte : « Je meurs innocent de tous les crimes qu’on m’impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort. Je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France. » 

Le général Santerre l’interrompt brutalement et presse l’exécution. Le couperet tombe, la tête est présentée au peuple, des salves d’artillerie sont tirées.

Dernier moment de la vie du roi Louis XVI
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L'insurrection de Vendée
(mars 1793)

En mars 1793, la Vendée se révolte contre la Révolution française. Les paysans, opposés à la conscription obligatoire et à la déchristianisation, se soulèvent avec l’appui des nobles locaux et du clergé. Ce soulèvement royaliste et catholique mène à une guerre civile sanglante, marquée par des massacres et une répression brutale menée par la Convention. 

D'autres régions connaissent des réactions similaires : en Bretagne, en Franche-Comté, à Lyon ou dans le Nivernais, des insurrections et des révoltes d'ampleur diverses éclatent pendant l'année 1793, déchirant la France révolutionnaire.

Mort héroïque du jeune Barra, dédiée aux jeunes Français
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Abolition de l'esclavage
(4 février 1794)

Alors que des révoltes d'esclaves avaient éclaté dès 1791 à Saint-Domingue (Haïti) sous l'impulsion de Toussaint Louverture, ce n'est qu'en 1794, plus de quatre ans après la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen que la Convention abolit officiellement l'esclavage. 

L'abolition n'est cependant pas appliquée à l'île Bourbon ni aux Mascareignes. C'est l'un des grands acquis de la Révolution sur lequel Bonaparte revient dès 1802.

« Moi libre aussi »
 
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Le Comité de salut public et la Terreur
(mars 1793-juillet 1794)

Face aux difficultés intérieures et extérieures, un Comité de salut public est créé au sein de la Convention en avril 1793. D’abord dominé par Danton, il subit la rivalité des courants – Girondins, Montagnards, Enragés, Indulgents –, tandis que des insurrections royalistes éclatent en province, notamment en Vendée. 

Robespierre prend le pouvoir et instaure un régime de terreur par le recours massif à la guillotine. Une conspiration contre lui s’organise. Il est arrêté le 9 thermidor (27 juillet) 1794 avec d’autres membres du comité, dont Saint-Just. Au terme d’une nuit de violences, il est finalement renversé. Le régime de la Terreur s’achève enfin. Soixante-quinze membres de la Commune ont été guillotinés.

Comité central de Salut public l’an IIème de l'assassinat libéral !!!
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La République est morte ; les brigands triomphent.

Robespierre, 9 thermidor an II

Le Directoire
(1795-1799)

Après la mort de Robespierre, la vague révolutionnaire et populaire s’épuise, tandis qu’une opposition royaliste réapparaît. La Convention conclut la paix avec les insurgés de Vendée et les autres pays européens mais n’arrive pas à rétablir l’ordre économique. Une nouvelle constitution inaugure le Directoire. Cinq directeurs détiennent le pouvoir exécutif et deux chambres le législatif. 

Dans cette période de transition, marquée par la campagne d’Italie et la campagne d’Égypte, la religion connaît un regain de popularité, des outils économiques sont mis en place, mais les contrastes sociaux et les tensions politiques augmentent.

Audience publique du Directoire
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Le coup d'État du 18 brumaire
(9 novembre 1799)

Le 18 brumaire de l’an VIII, un héros militaire, le général Napoléon Bonaparte, organise un coup d’État et proclame un nouveau gouvernement : le Consulat.
Il vise d’abord au rétablissement de l’ordre et de la paix à l’intérieur du pays, en rassemblant les Français, en réorganisant l'administration et en consolidant en partie l’œuvre de la Révolution. 

Bonaparte est nommé Premier consul, doté de pouvoirs exécutifs, militaires et diplomatiques. Il accorde une grande importance à son image, comme outil de propagande.La nouvelle Constitution porte son empreinte. Le Consulat rétablit une forme d'autoritaire qui ouvre bientôt vers l'Empire.

La Révolution est terminée.

Bonaparte à la bataille d'Arcole, le 27 Brumaire an V
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